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Comedia, Drama

Les meilleures familles (critique)

Les meilleures familles, un film de Javier Fuentes-León, 2020

                                                         Critique de Véronique  Gille

Durée: 99 min.

Année: 2020
Pays: Perú
Réalisation: Javier Fuentes-León
Scénario: Javier Fuentes-León
Musique: Selma Mutal
Photographie: Mauricio Vidal
Interprétation: Tatiana Astengo, Grapa Paola, Gracia Olayo, Gabriela Velásquez, Jely Reategui, César Ritter, Sonia Seminario, Giovanni Ciccia, Vanessa Saba, Marco Zunino, Jimena Lindo, Carlos Carlín, Roberto Cano, Lizet Chavez, Rodrigo Palacios, Carlos Solano, Pold Gastello
Genre: Drame. Comedie

Dans une mise en scène outrancière et parfaitement prévisible, ce film péruvien narre une tranche de vie d’une famille huppée de la haute société décemment composée et vivant dans un paradis sous cloche. Une prison dorée. Elle est gouvernée par un matriarcat autoritaire qui n’hésitera pas à laver son linge sale lors de l’anniversaire d’une des deux matriarches, Alicia, avec plus ou moins d’intimité. La famille est réunie, mais joue à se dé-réunir avec beaucoup moins que plus de succès tout au long du film. Règlements de compte et secrets où parents et enfants désormais adultes ne s’assument pas.

Il est écrit que ce film est une comédie, donc le spectateur veut sourire, voire rire si possible. Mais il ne sourit ni ne rit parce que cette supposée comédie n’est ni drôle, ni émouvante. Malheureusement Les meilleures familles est un film sans but et tourne à vide pendant une heure trente-huit minutes pour n’aboutir à rien du tout. Dans cette famille, certes, il y a des échanges qui racontent les troubles du passé et ses non-dits, mais les performances inégales des acteurs rendent le film ennuyant. En effet, les secrets de cette famille sont si prévisibles qu’ils ôtent tout intérêt au projet cinématographique et à sa trame.

Le film abuse des clichés et ne pose pas les questions de fond sur une tragédie familiale -car oui, c’est bien d’une tragédie dont il s’agit- qui s’est passée dans la vie de Luzmila, employée dans le monde de Ceux d’en haut et abandonnée, même trahie par son propre monde complice de Ceux d’en bas. Et une question se pose vite: peut-on faire d’un harcèlement sexuel certain (“…l’enfant riche qui abuse de l’enfant pauvre…”, comme le dit un des personnages) un sujet de comédie?

Bien sûr, le spectateur qui n’est pas idiot a deviné que le réalisateur utilise l’ironie et le comique de situations et de mots pour mieu dénoncer. Mais la spectatrice que je suis éprouve beaucoup de difficultés à comprendre et accepter le manque de finesse dans l’analyse psychologique, donnant au film une lourdeur parfois insupportable. Cette même spectatrice n’entre pas vraiment dans l’histoire somme toute banale d’hier, d’aujourd’hui et de demain et reste sur le bord du chemin.

Deux mondes socialement dichotomiques et pourtant liés par la relation ancestrale du maître et de l’esclave, symbolisée par le personnage de Shirley. On n’arrive pas à se raccrocher à qui ou à quoi que ce soit dans le film. Ni au situations tellement topiques -propos racistes, homophobes, propos de classe méprisants et ineptes- et encore moins au personnages tellement caricaturau : les aigreurs de Carmen, les colères d’Alicia, la lâcheté d’Alvaro, l’ambiguïté d’Andrés, etc. ne font pas d’eux des personnages sympathiques.

Où est la réflexion, même dans une comédie et, peut-être, surtout dans une comédie, sur l’exploitation de l’être humain, sur le mensonge et la conséquence des non-dits? Tout est factice, fabriqué, lourd, alambiqué, sans nuance ni subtilité. Les processus utilisés sont tellement indigestes et grotesques que cela en deviendrait presque drôle! Bref, on ne sort pas de ce film vaguement social plus humain, car trop de séquences sont remplies de vide et la fin du film est à la hauteur de sa médiocrité et des pires familles. Un nanar et peut-être une opération commerciale, tout simplement et très malheureusement.

Pour voir la version espagnole, cliquez  ici.

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