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Amistad, BCN FILM FEST, Comedia, Drama

LES IRRESPONSABLES

Film de Laura Mañá, Espagne, 2025

Critique de Véronique GILLE

Durée: 90 min.

Année: 2025
Pays:  Espagne
Réalisation:  Laura Mañá
Scénario:
Laura Mañá, Marta Buchaca. Obra: Javier Daulte
Photographie:
Sergi Gallardo Interprétation: Laia Marull, Betsy Túrnez, Àgata Roca, Jordi Sánchez, Ruth Llopis, Berto Romero, Gabriel Napoleone,

Musique: Xavier Capellas
Genre:   Comedie. Drame. Amitie

      Ce film tourne très vite court : son rythme est faux et les répétitions s’enchaînent. L’intrigue se résume à une série de quiproquos souvent prévisibles et pas toujours drôles. Le film frôle la catastrophe car son scénario appuie (très) lourdement sur des stéréotypes déjà (très) lourds. Tout est exagéré dans ce long-métrage qui se perd dans de vains rebondissements. Les clichés s’empilent comme des piles de crêpes bretonnes et ce ratage indigeste, épuisant peine à dépasser son propos faussement féministe. La réalisatrice force sur des blagues, scatologiques ou pas, qu’on voit venir à trois kilomètres et passons sur la fin affligeante, assumant pleinement un “tout est bien qui finit bien” dégoulinant de bons sentiments.

      Ces trois amies qui se retrouvent pour un week-end entre filles, loin des responsabilités du quotidien, sont vraiment sans rythme, sans enthousiasme. De plus, l’esthétique cinématographique almodovarienne n’a rien d’inventif. Tout le monde joue un peu mal, rit un peu mal, danse un peu mal, et ça filme un peu mal. Au bout de cinq minutes, la mise en scène a tout donné, c’est-à-dire, des clopinettes. Il est dommage que cette comédie soit mal écrite, mal jouée, ait une mise en scène brouillonne aux dialogues indigents, aux recettes éculées : combien de fois encore va-t-on subir la séquences des copines qui boivent, dansent, se disputent et se réconcilient sous hystérie et vocifération programmées ?

     L’écriture du film enchaîne les gags et tirent sur le même gag pendant quatre-vingt dix minutes et souffre d’un autre mal : le formatage. Ici, nous avons droit à une histoire simpliste fondée sur les relations trompeuses et trompées entre femmes et hommes et il y a un truc redondant, ronflant et fainéant dans cette comédie. Brosser un portrait aussi détestable des trois femmes, alors que la femme est déjà stigmatisée socialement, s’avère incongru. Le film n’est pas problématique parce qu’il véhicule un message paradoxal, il l’est parce qu’il ne l’assume pas et feint de jouer la carte du féminisme. Le scénario ne parvient pas à dépasser les clichés et n’offre pas autre chose qu’un spectacle consternant qui n’a vraiment rien de drôle.

     C’est un navet qui fait feu de tous les lieux communs possibles, même nauséabonds. Les ringardises s’empilent dans le ton et les dialogues plats, donc le film démontre toute son irresponsabilité en n’apportant rien. Vaudeville à la légèreté de plomb, laborieux et répétitif, il n’écarte pas même le piège de la vulgarité ni du mauvais goût parce qu’il se fiche de ce qu’il raconte : tout ce qui l’intéresse, c’est de s’assurer une enfilade de gags et ce ne sont pas les acteurs, au jeu trop forcé (entre le théâtre et le cinéma, il faut choisir), qui sauvent la mise. Bien sûr, j’assume toute la responsabilité de ce que je viens d’écrire.

Vue au BCN FILM FEST IX de Barcelone

Les irresponsables – Critique_ Version espagnole

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