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Drama, Suspense, Thriller

UN ASSASSINAT OU CE QUI Y RESSEMBLE

Film de Antonio HERNÁNDEZ, Espagne, 2025

Critique de Véronique GILLE

Durée: 100 min.

Année: 2025
Pays:  Espagne
Réalisation:  Antonio Hernández
Scénario:
Rafael Calatayud Cano. Novela: Juan Bolea
Photographie: Guillem Oliver Musique: Luis Ivars

Interprétation: Blanca Suárez, Eduardo Noriega, Tamar Novas, Claudia Mora, Marián Álvarez, Raúl Prieto, Joaquín Climent
Genre:   Thriller psychologique. Drame

      Éva commence une nouvelle étape de sa vie, souhaitant effacer un passé marqué par la violence de son ex mari, José. Désormais elle partage la vie de Nazario, écrivain, et celle de sa fille, Alicia. Le film de Antonio Hernández n’est pas vraiment un chef-d’œuvre d’angoisse malgré la présentation qui en est faite.  Il ne suffit pas d’utiliser les effets sonores et les paysages de montagnes impénétrables pour créer, dès les premières secondes du long-métrage, une atmosphère inquiétante et pesante qui ne pénètre malheureusement pas le film et cela, bien qu’il y ait  quelques injections de regards et dialogues suggestifs. Dommage pour un film annoncé comme thriller psychologique. Tout est prévisible, rien ne surprend.

     De plus, il est difficile de cerner ce que veut le cinéaste en réalisant ce film. Est-ce une réflexion sur la psychopathie ou sur la relation fusionnelle morbide que certaines personnes entretiennent ou encore sur le monde du cinéma et des images filmées, faisant apparaître un monde aujourd’hui plus sombre qu’il n’était, parce que moins mystérieux ?  Veut-il dénoncer le règne d’une sécheresse épouvantable ? Antonio Hernández nous montre tout ou presque des images que filme inlassablement Alicia, la fille de Nazario, mais ne parvient pas à plonger son public dans un état de stress permanent malgré les sons ex abrupto scénaristiques, cependant attendus et qui ne génèrent pas de suspense.

      Les astuces pour respecter les codes du genre ne sont pas nouvelles : beaucoup de scènes nocturnes sous un temps inclément et tourmenté, des images d’une montagne dont les flancs boisés et touffus peuvent éveiller l’angoisse, d’une église aux ouvertures  obscures et noires, d’un chalet isolé, accompagnées de bruits sonores, d’une lettre anonyme, d’une main posée sur une épaule, d’ombres surgissantes… La pluie battante ruisselle sur les vitres et déforme l’environnement et ses habitants. Bref, du déjà-vu et revu. Seuls les regards de NazarioEduardo Noriega, cador dans ce domaine – et de José Tamar Novas – peuvent être inquiétants.

      Le problème de ce film est qu’il n’a pas de force d’inventivité. Certes, le cinéaste alterne les plans et les ambiances sonores, mais là encore peu d’ingéniosité car rien n’est déroutant. Si l’œuvre essaie d’installer le doute sur la psyché des personnages, elle ne gère pas le hors-champ pour donner lieu au plus croissant des malaises.  Antonio Hernández explore son propos à travers les codes du genre et la structure narrative lorgne à la fois vers le cinéma hitchcockien et la série télévisée comme s’il s’agissait d’économiser l’approche de la terreur. Le thriller semble dénoncer les conséquences d’une obsession pour les images filmées alors qu’il ne tire pas parti de ce qu’il voudrait dénoncer.

       Seules les dernières images  remplissent peut-être leur fonction première : donner au public ce qu’il réclame, du sang ruisselant et du morbide malsain à doses abusives. Dans son ensemble, le film manque de subtilité et on vit une absence totale d’identification avec Éva, la protagoniste, si bien qu’on ne se place jamais au cœur des enjeux finalement souvent invraisemblables. Le climat est poisseux car le suspense n’est pas tenu ni la psyché des personnages intéresse vraiment. Bref, même pas peur !

UN ASSASSINAT OU CE QUI Y RESSEMBLE – Critique_Version espagnole

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