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ASTEL (critique)

OHLALÀ, FESTIVAL DE CINÉMA FRANCOPHONE DE BARCELONE, 1-8 mars 2023

en collaboration avec le FESTIVAL FILMETS DE BADALONA

                                                   
Critique de Véronique GILLE

Durée: 24 min.

Année: 2021
Pays: Francia
Réalisation: Ramata-Toulaye Sy
Scénario: Ramata-Toulaye Sy
Musique: Amin Bouhafa
Photographie: Amine Berrada

Interprétation: Hawa Mamadou Dia, Amadou Diallo, Cherif Amadou Diallo, Khady Diallo, Alassane Hamet Ly
Genre:
Drame. Famille. Adolescence.

Le court-métrage de la sénégalaise Ramata-Toulaye Sy est un petit bijou de poésie et de beauté simple et naturelle. Astel est une jeune adolescente, curieuse et sensible. En compagnie de son père avec lequel elle a une relation complice et étroite, elle part dans la brousse dès le lever du jour pour y mener leur troupeau et le garder. Une douce harmonie enveloppe Astel et son père avec la nature, les arbres, les herbes hautes, les bêtes aux oreilles desquelles l’adolescente murmure… Oui, ce petit film est un murmure qui conte les coutumes singulières de la culture peule.


Les personnages souvent silencieux tendent à taire leurs émotions et à intérioriser leurs sentiments. Les regards prennent alors le relais des silences et traduisent ces sentiments qui doivent être occultés pour bâillonner la parole de l’autre. Paix et simplicité qui se voient bouleversées par la confrontation d’Astel au temps qui passe. L’adolescence d’Astel cède peu à peu devant les appels de l’âge adulte. Le court-métrage est aussi la métamorphose d’une toute jeune fille libre et insouciante en une femme qui ne peut ni ne doit partager certaines tâches avec les hommes.


Avec son esthétique qui se rattache quelque peu à la poésie sociale -magnifiques images de la brousse, de son jour, de sa nuit, images colorées des vêtements, regards évanescents et mouvements des protagonistes, mugissements des vaches qui semblent se substituer au discours laconique des personnagesAstel mélange documentaire et fiction sensible, sens de l’observation. Sa structure simple cache un film intelligent qui pose des questions sur le passage de l’enfance à l’âge adulte, sur la féminité et sa place. Astel porte son chagrin avec pudeur et dignité et c’est ainsi que son autre histoire peut commencer…

Pour voir la version espagnole, cliquez  ici.

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